Jeunesse et sport : je t’aime moi-non plus ?

Ils sont nombreux les athlètes olympiques français à froncer les sourcils devant la non généralisation des deux heures supplémentaires de sport au collège (le nageur Léon Marchand et le joueur de tennis de table Simon Gauzy depuis leur compte X , la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon sur France Info, l’escrimeur Enzo Lefort sur RMC), et ils ont bien raison : l’inactivité physique et la sédentarité, notamment chez les jeunes, constituent une bombe à retardement sanitaire !

Jeunesse et sport : un jeune de 17 à 35 ans sur deux pratique moins de 20 minutes d'activité physique chaque jour. Un constat inquiétant pour l'avenir.

Alors qu’en 40 ans les capacités cardiovasculaires des enfants ont chuté de 25 % (Fédération Française de cardiologie), un jeune sur deux pratique moins de 20 minutes d’activité physique par jour (Anses). Le divorce semble consommé entre les jeunes et le sport : la situation est alarmante et nécessite des actions fortes pour inverser ces tendances. Les initiatives récentes pour renforcer la place de la pratique sportive dans les écoles, comme l’expérimentation de deux heures supplémentaires hebdomadaires au collège, montrent que des solutions existent, mais leur déploiement reste limité.

En 40 ans les capacités cardiovasculaires des enfants ont chuté de 25 %

Qu’attendent vraiment les jeunes de 17 à 35 ans pour intégrer le mouvement dans leur vie ? Quels obstacles freinent leur pratique ? Et comment les acteurs du sport, de l’éducation et de l’entreprise peuvent-ils répondre à leurs besoins spécifiques ?

Les jeunes et le sport : une demande pour des pratiques adaptées et accessibles

Les jeunes privilégient des activités sportives accessibles, flexibles et détachées de la notion de performance. Ils sont attirés par des disciplines comme le yoga, le fitness, ou encore les sports urbains (skate, parkour) qui permettent une pratique autonome et ludique. Contrairement aux sports compétitifs encadrés par des clubs, ces activités s’adaptent à des agendas surchargés, un critère crucial pour les 17-35 ans, souvent partagés entre études, travail et loisirs. Pour beaucoup, l’accès à une activité physique reste entravé par des contraintes financières et logistiques. Des initiatives telles que des subventions pour les équipements sportifs ou l’accès gratuit à des infrastructures municipales seraient un levier fort pour démocratiser la pratique.

Le décrochage sportif pendants les années du secondaire

Les années collège sont marquées par un décrochage sportif, particulièrement chez les adolescentes qui apprécient moins le sport que leurs homologues masculins. Ainsi, l’augmentation du volume horaire de l’EPS dans le cadre du collège était une idée ambitieuse. Certains rêvent de rendre obligatoire la participation à l’association sportive (AS) pendant les deux premières années du collège car cela permettrait de sensibiliser les élèves aux bénéfices du sport collectif et associatif. Cette immersion initiale pourrait ensuite les inciter à continuer à s’investir dans une activité sportive au-delà de la scolarité obligatoire. Le collège jouerait ainsi un rôle central pour fidéliser les jeunes à une discipline sportive en associant plaisir, engagement et esprit collectif.

Au lycée, l’organisation scolaire plus exigeante et gourmande en temps, conduit de nombreux élèves à délaisser l’activité physique jugée chronophage, bien que celle-ci soit essentielle à un équilibre de vie. Pour réconcilier sport, devoirs et révisions il est suggéré d’augmenter les heures d’EPS, actuellement limitées à deux par semaine, et de préserver le mercredi après-midi pour l’Association Sportive (AS). En outre, des emplois du temps adaptés permettraient aux lycéens sportifs de disposer de temps en fin de journée pour leurs entraînements en club, c’est aujourd’hui le cas uniquement pour les élèves qui ont une pratique de haut niveau.

Enfin les clubs sportifs, parfois perçus comme élitistes ou désuets, doivent impérativement moderniser leur image pour continuer à séduire les nouvelles générations. Les jeunes recherchent des espaces accueillants et inclusifs, où le plaisir prime sur la compétition. Une collaboration plus étroite entre clubs, associations et établissements scolaires pourrait multiplier les opportunités de découverte sportive. Les clubs pourraient également diversifier leur offre en intégrant des disciplines émergentes ou en proposant des formats moins contraignants.

Sport et enseignement supérieur : une transition nécessaire

Les étudiants post-COVID souffrent souvent d’un déséquilibre physique et psychologique. Pourtant, le sport universitaire en France reste marginalisé, souvent relégué à des initiatives associatives peu soutenues. À l’opposé, les universités nord-américaines l’intègrent comme un pilier central de la vie étudiante, avec des équipements modernes, des offres variées et la possibilité pour les élèves sportifs d’obtenir bourses et inscriptions dans des établissements prestigieux.

Rendre la pratique sportive obligatoire durant les années d’études supérieures ou avoir une démarche très incitative pour l’intégrer au cursus de l’étudiant (ne pas la limiter à des points bonus comme c’est aujourd’hui le cas), développer les infrastructures et favoriser l’inclusion de tous les étudiants, y compris ceux en situation de handicap, sont des pistes à explorer pour transformer l’expérience universitaire et soutenir le bien-être global des jeunes, à la foi physique et mental.

Le sport dans les entreprises : un levier pour la QVT ?

Dans le monde professionnel, les pratiques sportives sont perçues par les jeunes générations comme un facteur clé de bien-être. Les employeurs qui favorisent l’activité physique en entreprise peuvent répondre à ces attentes tout en renforçant la cohésion d’équipe et la performance. Des initiatives concrètes, comme la mise à disposition d’espaces, des subventions pour les abonnements en club ou l’organisation d’événements collectifs, permettent d’intégrer l’activité physique au quotidien des salariés. Ces démarches améliorent non seulement la santé des collaborateurs, mais renforcent aussi leur productivité et leur attachement à l’entreprise.

La santé de notre jeunesse est un enjeu crucial et l’activité physique fait partie de la solution !

La santé des jeunes générations dépend de notre capacité collective à inverser les tendances actuelles de sédentarité et d’inactivité physique. L’abandon de la généralisation des deux heures supplémentaires de sport au collège est une occasion manquée, mais d’autres leviers restent à activer. Les attentes des 17-35 ans sont claires : un sport inclusif, flexible, et accessible. Pour répondre à ces besoins, les décideurs publics, les établissements scolaires, les entreprises et les associations doivent travailler main dans la main. Des investissements dans les infrastructures, des programmes incitatifs, et une sensibilisation accrue aux bienfaits du sport permettront de construire un avenir où les jeunes, mieux préparés physiquement et mentalement, seront en mesure de relever les défis du monde moderne.

Sources :
Livre blanc de l’ANESTAPS, Que veulent les jeunes pour le sport de demain ?
Article du Café Pédagogique, Il faut que nos jeunes pratiquent le sport !

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